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La préquelle (épisode antérieur) OPTIMAL DU FILM DU Seigneur des Anneaux
(qui n’est pas censé être produit un jour...)

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Par H.K. Fauskanger

Sera publié en intégralité au format PDF une fois la traduction terminée

 

IDEES POUR UN FILM WESTERNESSE

1ère partie

Par H.K. Fauskanger

L’enfance d’Isildur

Si ceux qui nous ont lu jusqu’ici commencent à espérer quelque chose comme un scenario complet, ils vont être déçus rapidement. Après la séquence initiale du film à proprement parler, après l’introduction, je vais seulement traiter des généralités.

Une chose est claire : Bien qu’une introduction comme celle ci-dessus doive mettre les concepts basiques en place, les vingt premières minutes du film devront être un véritable exposé. Il y a des personnages à présenter et des faits historiques et géographiques à présenter.

Nous nous trouvons à Westernesse/Númenor, un beau royaume sur une île à des centaines de kms. (Nouvelle Zélande à nouveau ? ou peut-être certaines parties d’Irlande conviendraient mieux aux descriptions de Tolkien ? Les paysages requièreraient quelques aménagements de CGI, en particulier puisque la grande montagne centrale, le Meneltarma ou « Pilier du Ciel », est visible dans tout le royaume ; il est visible dans chaque vue qui inclut l’horizon.) Númenor est la patrie des Dúnedain, les Hommes de l’Ouest, par beaucoup d’aspects la plus noble et celle qui ressemble le plus aux Elfes de toutes les races mortelles.

L’histoire devrait probablement commencer par l’enfance d’Isildur et de son frère Anárion, fils de l’illustre et noble Elendil – en effet l’ « Aragorn » de notre film, et en réalité un ancêtre éloigné d’Aragorn. Tolkien nota qu’Aragorn était « le plus ressemblant à Elendil que quiconque avant lui » dans cette lignée, ainsi Elendil pourrait être joué par un sosie de Viggo Mortensen (ou même Viggo lui-même !) Commencer l’histoire quand Isildur et Anárion sont juste des enfants nous permet de faire passer beaucoup de choses que Elendil apprendrait à ses jeunes fils. Quelques voix off, par Isildur adulte (regardant en arrière son enfance heureuse perdue) peuvent être insérées là où nécessaire. Le film est, d’une certaine manière, un long flash back qui nous entraînera à travers la vie entière d’Isildur (le point intéressant, sauf la toute fin, est quand Isildur finit par s’adonner à tout ces souvenirs...)

Quelques “faits” basiques qui doivent être communiqués au public:

· Le royaume de Númenor (Westernesse) a abrité pendant des milliers d’années, une grande et noble civilisation. Il a été fondé par Elros, le frère d’ Elrond (que le public devrait déjà connaître...vous savez, le gars qui ressemble beaucoup à l’Agent Smith dans une autre mythologie).

· Au cours des siècles, Westernesse a été dirigée par une longue dynastie de Rois et des Reines descendant d’Elros (fils d’ Eärendil et frère d’ Elrond); le Roi actuel est Tar-Palantir.

· Selon la légende (où ce qui y ressemble maintenant), l’île de Númenor a été spécialement créé par des divinités, les Valar pour ceux des Hommes qui avaient combattu le mal de Morgoth (Morgoth étant le Premier Seigneur Sombre, le Vala [sg. de Valar] à se rebeller contre Dieu). Westernesse se trouve dans le grand océan entre les Terres Immortelles des Valar/Elfes (à l’Ouest) et la Terre-du-Milieu (à l’Est).

· Le plus important de tous les points de l’intrigue: Quand le beau pays de Númenor fut donné aux Hommes, il leur fut interdit par les Valar de naviguer plus à l’ouest et de chercher le Royaume Béni lui-même. Seuls les Elfes sont autorisés à aller vers ces Terres Immortelles où les Valar eux-même habitent.

· Tous les Elfes ne quittèrent pas instantanément la Terre-du-Milieu et ne retournèrent pas à l’Ouest après le renversement de Morgoth, même si les Valar les ont invités à rentrer. (Comme le public se le rappellera de la trilogie de Jackson, le tout dernier bateau qui quittera la Terre-du-Milieu le fera trois mille ans après notre histoire actuelle, les Elfes prenant Bilbon et Frodon avec eux comme récompense spéciale pour les porteurs de l’Anneau.) Au temps d’Elendil, il existait déjà un grand royaume Elfique à l’Ouest de la Terre-du-Milieu : Lindon, dirigé par le fameux roi-Elfe, Gilgalad.

· La "religion" traditionnelle des Númenoréens a été donnée par les Elfes. Ils vénéraient les Valar, les Pouvoirs Nommés du Monde, mais ils adoraient seulement la divinité qui créa et nomma ces Valar à la première place: Eru Ilúvatar, “Le Père de Tout”, le Créateur qui habite au-delà du monde. Les Valar peuvent apparaître comme des dieux, mais seul Eru est Dieu.

Comment dire ceci dans un film ? Comme suggéré plus haut, la façon « Elendil enseignant à son jeune fils » pourrait marcher suffisamment bien. Elendil vit dans la province de Andúnië à l’Ouest de Númenor. Son vieux et sage père Amandil est un membre du Conseil du Roi. Disons qu’un jour, Elendil emmena son jeune fils à la capitale Armenelos (où ils ne sont jamais allés auparavant ?) Elendil veut parler à son père et aussi participer au prochain festival du milieu de l’été de Erulaitalë ou « prière à Eru » (concernant ce que l’on peut voir dans les Unfinished Tales p. 166).

Le voyage (à dos de cheval ou en voiture à cheval) de Andúnië à Armenelos nous donne l’opportunité de laisser le public voir quelques très beaux paysages, démontrant que Westernesse est un très beau pays. Ce n’est pas, comme Tolkien le nota dans une de ses lettres, un « paradis terrestre » dans le même sens que le légendaire Royaume Béni dans l’Ouest lointain -- mais Númenor est toujours une grande alternative pour les Hommes Mortels qui ne peuvent avoir de visas pour les Terres Immortelles. Nous avançons dans de grandes forêts ainsi que d’interminables verts pâturages où des moutons broutent. Une chose légèrement sinistre : même dans la campagne, il y a beaucoup de mausolées et de tombes, souvent assez élaborées. Est-ce que cette culture est devenue obsédée par la mort ?

A Númenor, vous ne pouvez pas réellement perdre votre chemin, le grand cône de Meneltarma, la montagne centrale est toujours à l’horizon pour vous guider. Nous pourrions avoir le jeune Isildur qui demande naïvement à son père si le Meneltarma est la plus grande montagne du monde. Elendil répondrait que la plus grande montagne du monde est à l’Ouest, bien que très peu de Mortels ne l’aie vue : le Blanc Taniquetil, où Manwë, le Roi Suprême et Seigneur des Valar habite dans sa gloire. (Manwë le Roi Suprême est probablement le seul Vala que nous devrions présenter complètement : nous ne devons pas induire le public en erreur avec trop de noms, bien que quelques rapides références à Mandos, Aulë et Varda puisse intervenir plus tard, dans un contexte qui s’expliquerait de lui-même…)

Elendil et ses fils arriveraient à Armenelos, la capitale de Westernesse au pied du Meneltarma. Armenelos serait un peu comme la Rome antique et le Prague doré et une pléthore d’architecture plus ou moins de style égyptien monumental. Avec du marbre, des toits d’or, des parcs verts. Ce n’est pas une région rurale comme Hobbitbourg ! Appelée la « plus belle des cités » dans l’Akallabêth, ce devrait être une vision étourdissante d’or et de marbre, capitale de la Civilisation d’Or des Hommes qui se serait développée au cours de trois mille ans. (Beaucoup d’effets spéciaux nécessaire pour un film sur Westernesse seraient simplement des cités fictives énormes, des paysages et des armées ; seulement vers la fin du film nous aurions besoin d’effets décrivant des choses qui sont considérées comme normalement physiquement impossibles.)

Pour mettre la géographie en place, il pourrait y avoir une énorme “mappemonde” sur une place à Armenelos, une vaste mosaïque montrant le monde connu. Elendil pourrait prendre ses fils là et les laisser voir la représentation de Númenor, la grande île en forme d’étoile avec ses cinq promontoires, traçant leur parcours de Andúnië à l’Ouest vers Armenelos près de la Montagne Sainte au milieu du royaume. Puis les enfants pourraient marcher sur la place pour voir les grands continents à l’ouest et à l’est de Westernesse. A l’ouest, le Royaume Béni, probablement une représentation succincte puisque aucun mortel n’a jamais pu le cartographier en détail. A l’est, la Terre-du-Milieu, dont nous avons déjà vu la carte dans la trilogie de Jackson. Mais les bords et les royaumes sont un peu différents en cette lointaine époque ; le Gondor et la Comté doivent encore être créés, il y a des « colonies » Núménoréennes le long des côtes sud, et au nord-ouest il y a le grand royaume Elfique de Lindon gouverné par Gilgalad. Mais le Mordor est très présent déjà sur la carte…

Une telle “carte du monde” plaza pourrait aussi être utilisé pour mettre en évidence un autre détail : cette histoire se passe dans un monde « mythique » qui est en réalité plat, et non pas une planète ronde. Elendil pourrait parler du monde comme d’un « sol plat sous les cieux » (cf l’entrée kemen dans les appendices du Silmarillion). Pour que cela soit clair, ce film aussi raconte comment le monde mythologique ancien, et plat tournait autour de la planète ronde que nous connaissons et que nous aimons…

A Armenelos il y a sûrement aussi une statue géante de Hugo Weaving… ou au moins d’Elros, frère jumeau d’Elrond et le Premier Roi de Númenor. (Cf. les statues géantes que les Núménoréens exilés sculpteront plus tard comme l’Argonath en Terre-du.-Milieu). Ceci donnerait une chance à Elendil d’enseigner à ses enfants l’histoire d’Elros et de son frère Elrond : comment ces fils d’Eärendil ont à la fois du sang Elfique et du sang Humain dans leurs veines, et ainsi les Valar leur laissèrent choisir à laquelle des deux parentés ils voulaient appartenir. Elrond choisit d’être un Elfe et vécut en Terre-du-Milieu, en grand Seigneur. Mais Elros choisit d’être un Homme Mortel et fut nommé par les Valar premier roi de Númenor. Elendil devra aussi répondre à l’inévitable question de ses fils ; pourquoi Elros ne choisit-il pas d’être un Elfe immortel comme Elrond le fit ? (Les prémices d’un élément central…) Pour le moment il ne peut y avoir de meilleure réponse que celle-ci : tout le monde n’est pas censé être immortel…

A Armenelos, Elendil & fils rencontreraient le sage vieux Roi, Tar-Palantir le Devin (je pense à Robert de Niro). Nous rencontrerions aussi la jeune fille unique de Tar-Palantir, Miriel, qui est destinée à devenir un jour Reine Régnante. (Pour Miriel, je pense à Helena Bonham Carter comme elle est apparue dans Lady Jane… malheureusement Helena est déjà trop âgée pour cela, et même davantage quand notre film Westernesse sera terminé… particulièrement si on considère le fait qu’il sera difficile qu’il se fasse tout court…)

Dans la cour du Roi pousse Nimloth, le bel Arbre Blanc, bien plus grand que celui qui poussa plus tard à Minas Tirith en Terre-du-Milieu (la relation entre les deux arbres se clarifiera au cours du film). Elendil expliquerait à ses enfants que ceci est un arbre inhabituel ; ses graines viennent du Royaume Béni, un cadeau des Elfes au peuple de Númenor. L’arbre Elfique a poussé ici pendant des milliers d’années. Ceci donnerait aussi une opportunité aux fils d’Elendil de demander à papa pourquoi les Elfes ne sont jamais revenus à Númenor, puisqu’ils l’avaient fait jadis. Il pourrait éluder la question pour le moment, mais le public aura l’intuition que quelque chose est pourri au royaume de Westernesse (comme Shakespeare ne le fit jamais).

A Armenelos, Elendil rencontrerait son père Amandil, parce que, bien que ce dernier soit Seigneur d’Andúnië, il est aussi un membre du Conseil du Roi et doit de ce fait, passer beaucoup de son temps dans la capitale (pourrait-on penser). Si Elendil est « l’Aragorn » de ce film, Amandil va par beaucoup de manières apparaître comme le personnage de « Gandalf », non pas en tant que magicien, mais parce qu’il est un sage seigneur qui comprend la longue préhistoire de ce monde. Nous découvrirons que dans sa jeunesse, il passa du temps en Terre-du-Milieu et fréquenta les Elfes, et ils lui on dit certaines choses qu’ils n’avaient dit qu’à très peu de mortels.

Dans la courte nuit estivale, l’Etoile d’Eärendil scintilla à l’ouest. Les fidèles Númenoréens honorent l’Etoile, la saluant en Haut Elfique. Aiya Eärendil, elenion ancalima, colindo calo epë Anar ar Isil! Aiya Eärendil, elen i morniessë, mírë i andúnessë, alcarinqua i arinessë! "Salut Eärendil, la plus brillante des étoiles, porteuse de lumière avant le Soleil et la Lune! Salut Eärendil, étoile dans les ténèbres, joyau dans le soleil couchant, radieuse dans le matin!" (Trois mille ans plus tard, dans l’antre d’Arachne, Frodon sera également "inspiré" pour prononcer les premiers mots de ce salut alors qu’il brandissait le Flacon de Galadriel dans le quel la lumière de l’Etoile d’Eärendil avait été mise comme « lumière alors que toutes les autres lumières seront éteintes »… toujours à portée de main quand vous êtes sur une Quête !)

Elendil pourrait parler à ses fils d’Eärendil, l’Homme-Elfe qui apporta la délivrance à la fois aux Elfes et aux Hommes au Premier Age du Monde : Plus tard, les Valar le mirent dans les cieux en tant qu’étoile pour être « un signe d’espoir pour les habitants de la Terre-du-Milieu oppressés par le Grand Ennemi ou ses serviteurs » (comme Tolkien l’écrivit dans l’Appendice A du SdA). Ce Grand Ennemi était Morgoth, qui fut déchu à la suite du voyage d’Eärendil dans l’Ouest Lointain… mais après il y eut « ou ses serviteurs », ce qui est beaucoup plus que ce dont ce film nous parle. Souvenez-vous du Mordor sur la carte du monde ?

(Incidemment: oui, il y a réellement l’Etoile d’Eärendil que Sam voit du Mordor, quand il réalisa qu’il y avait une haute beauté que les Ténèbres ne pouvaient pas toucher. Tolkien ajouta une référence aux mots précités dans l’Appendice A à ce passage. J’ai été content de voir cette scène restaurée dans la version longue du DVD du Retour du Roi, peut-être pas vraiment significative pour l’histoire en elle-même, mais un bon petit moment tout de même.)

Un jour d’été glorieux arrive, et notre département CGI doit pouvoir nous sortir quelque chose qui n’est en aucune manière physiquement impossible, mais qui requièrerait probablement trop d’extras pour le rendre dans la vie réelle : La cérémonie d’Erulaitalë telle que décrite par Tolkien dans les Contes inachevés p.166 : des milliers de gens, « habillés de blanc et enguirlandés », gravissant le Montagne Sainte de Meneltarma. Ils suivent le long et tortueux chemin qui les emmène autour du cône géant alors que le luxuriant paysage de Númenor s’efface au loin sous eux.

De l’Ouest, trois surnaturellement grands aigles viennent assister à la cérémonie: dans la trilogie de Jackson nous avons vus de tels aigles auparavant, portant même Gandalf à deux reprises, et le public pourrait se dire qu’il n’y a pas juste quelques sévère mutation.

Elendil pourrait dire à ses fils, ou peut-être le Roi Tar-Palantir pourrait dire à sa fille, que ces magnifiques créatures sont « les témoignages de Manwë, le Premier Roi et Seigneur des Valar, qui dirige le monde avec Eru son Créateur ». (Incidemment ceci implique que les Valar, virtuellement non-mentionnés dans le SdA, sont en réalité impliqués activement dans les évènements ; les Aigles deviennent une deus ex machina pour sauver Gandalf d’Isengard et pour empêcher le Nazgûl Volant de détruire l’armée d’Aragorn pendant les moments finaux de la Guerre de l’Anneau. Bon, ces évènements auront lieu dans trois mille ans…)

Les fidèles Núménoréens se réunissent sur le sommet plat de la Montagne Sainte, où seul le Souverain (ou Souveraine) peut parler. Ainsi du silence monumental du Sanctuaire, Tar-Palantir élève seul sa voix pour prier Eru Ilúvatar, l’Unique Père de Tout. Je l’imagine levant les bras vers le ciel (où les Trois Aigles tournent) alors que tous les gens s’agenouillent autour de lui. La cérémonie devrait être simple et belle. Si nous voulons un maximum « d’authenticité », l’invocation du Roi devrait probablement être en Haut Elfique (sous-titrée) : le langage rituel, le Quenya, la langue des Elfes du Royaume Béni, devrait certainement être utilisé dans une telle occasion. Le mot Erulaitalë, Prière d’Eru est lui-même en Quenya.

Tolkien n'a jamais spécifié exactement quelle sorte de "prière" Eru recevait durant les festivals Erulaitalë, ainsi nous sommes libres de laisser Tar-Palantir dire quelque choses qui soit adapté à notre film. Une partie de ces prières vont surprendre un peu un public ignorant, mais il va sembler adéquat un peu plus tard: le Roi est en train de prier Eru non seulement pour "le don de vie", mais aussi pour "le don de mort": I anna cuiléva ar i anna nuruva. Nous voyons Tar-Palantir depuis au-dessus alors qu'il lance sa prière finale dans le cosmos: Írë lúmelma sinomë vanwa ná, nai fealmar entuluvar lenna! "Quand notre temps ici sera révolu, puissant nos âmes retourner vers Toi!" Au final lenna "vers Toi", la camera suit ce dernier mot (avec la vitesse du son!) dans les cieux, le Meneltarma et tout la campagne verte qui s'étendant en dessous de nous, jusqu'à ce que nous puissions discerner l'île entière en forme d'étoile de Númenor d'une grande hauteur: Eh oui! cela ressemble à la carte du monde que nous avions vu… et comme la carte de Tolkien dans les Contes inachevés p.164.

Après la cérémonie, alors que les gens descendent, Elendil pourrait expliquer à ses fils que l'on racontait dans les temps anciens, les gens pouvaient apercevoir la côte des Terres Immortelles à l'ouest du Meneltarma. Mais quand Isildur et Anárion regardent vers l'ouest au-delà de la côte de Númenor 150 miles plus au loin, tout ce qu'ils peuvent voir à l'horizon c'est un énorme banc de nuage (notre département CGI devraient créer quelque chose qui ressemble à un mur blanc solide, s'étendant du nord vers le sud). Et Elendil doit admettre que c'est tout ce que nous pouvons voir de nos jours. C'est en fait tout ce qu'on a pu voir pendant beaucoup de siècles…

Quand les "pélerins" rentrent à Armenelos, beaucoup de tensions à l'intérieur de la société Númenoréenne devraient devenir évidentes. Le public doit se rendre compte que bien que des milliers de personnes assistent à la cérémonie de la montagne, la vaste majorité de la population n'y assiste pas. Il se peut qu’il y ait même certaines circonstances où les pélerins qui rentraient ont été ridiculisés. Ainsi des nigauds s’étaient vêtus de blanc à nouveau pour gravir la montagne et célébrer quelques contes de fées Elfiques! Il se peut que les foules à Armenelos puissent parler contre le Roi lui-même. Parce que après tout, son propre frère Gimilkhâd n'est-il pas du côté du peuple? Si seulement il avait été l'héritier du trône au lieu de son frère à la tête vide!

Gimilkhâd n'est pas destiné à être un personnage très important dans notre film (il meure trop tôt), mais il devrait être au moins entrevu: un homme amère et arrogant, ridiculisant son frère derrière son dos et même en face. Si seulement il avait été Roi, il rendrait Westernesse forte et ne perdrait pas son temps à célébrer des fables Elfiques figées! Il peut même ridiculiser Tar-Palantir en abattant l'Arbre Blanc. Ceci donnerait l'occasion à Tar-Palantir de proférer la sinistre prophétie que Tolkien lui attribue: "Quand cet arbre périra, alors la lignée des Rois périra aussi!"

Les jeunes Isildur et Anárion seraient un peu embarrassés, et quand Elendil les emmena dans sa maison à Andúnië, il est temps de leur dire les durs faits de vie (le public du film dresse l'oreille). Il y avait un temps où tous les gens de Númenor partageaient la foi que Tar-Palantir avait essayé de raviver, mais ceci est maintenant du passé lointain. Beaucoup de gens avaient rejeté les traditions "religieuses" que les ancêtres des Númenoréens reçurent un jour des Elfes. C'est un enseignement intégral de cette foi qui juste comme les Elfes sont censés être immortels, ainsi les Hommes sont censés être mortels, et ils devraient voir leur mortalité comme un véritable don de Dieu. Il est toujours trop tôt dans le film pour explorer complètement ce thème; probablement il doit être suggéré que les "bons" Númenoréens acceptent cette doctrine de foi, bien que ils puissent la trouver un peu troublante ou au moins difficile à comprendre.

Mais la grande majorité du peuple ne cautionnerait pas cette doctrine du tout. Plus. Il leur semble que les Hommes devraient être immortels comme les Elfes, leur race soeur. Ils pensent aussi qu'il est injuste que les Númenoréens, les plus grands marins du monde, ne soient pas autorisés à voguer vers l'Ouest Lointain et de venir dans le Royaume Béni, comme Eärendil le fit autrefois. Pourquoi les Hommes devraient-ils être exclus du paradis? Pourquoi ne peuvent-ils pas venir devant les Valar dans leur propre pays? Dans les siècles récents, même une majorité de Rois ont murmuré contre le "Ban des Valar" qui empêche les Hommes de naviguer vers l'Ouest. Gimilkhâd aurait fait un Roi bien plus typique que son frère aîné Tar-Palantir. En fait leur père pourrait avoir préféré Gimilkhâd comme successeur sur le trône, mais Tar-Palantir se trouva être le fils aîné. Et ainsi, pour la première fois depuis des siècles, Westernesse a un Roi qui fait cas de l'ancienne foi. Mais, à l'exception de quelques milliers des "Fidèles", dont la majorité vit à Andúnië, ses sujets ne partagent pas du tout son système de croyance.

Jamais depuis que la majorité des Núménoréens se détourna des enseignements des Elfes, aucun bateau Elfique n'est venu de l'Ouest pour visiter Westernesse, et les Terres Immortelles ont été couvertes de nuages comme pour les cacher aux yeux des Númenoréens. Non pas que quelqu'un a osé jusqu'à maintenant défier le Ban des Valar et voguer vers l'Ouest… mais clairement les Pouvoirs essaient de repousser le plus loin possible la tentation!

Il y a un détail final que nous devons mettre en place: Elendil et ses fils sont en relation avec la maison royale. Ils n'appartiennent pas à la lignée royale elle-même; cependant, ils sont des descendants d'un des premiers Rois. Peut-être Isildur et Anárion sont légèrement soucieux par l'étrange prophétie de Tar-Palantir que la lignée royale périra si l'Arbre Blanc périt. Elendil leur expliquerait qu'ils sont en fait en relation avec la maison royale, mais qu’ils ne font pas réellement partie de la lignée des Rois comme telle. Et dans tous les cas, personne, pas même les Rois Parents de longue date, n'osèrent jamais abattre l'Arbre Blanc. Personne ne le fera jamais, non plus. Bien sûr que non.

Bon. Assez d'exposé. Nous en sommes déjà au moins à la vingtième minute de notre film.